La puissance exponnentielle des GAFA, grâce à vous

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Google, Amazon, Facebook, Apple. Où que soyez, quoi que vous fassiez, vous connaissez tous à coup sûr les noms de ces quatre entreprises parmi les plus puissantes au monde. Et, si vous êtes un tant soit peu connecté au web, il est très probable qu’eux aussi vous connaissent. Et même très bien...

Data, le maître mot

Bien que les GAFA fassent parti (on s’en doutait) des plus grosses capitalisations boursières mondiales¹, ce n’est pas tant leur puissance financière qui assoit leur domination, mais un trésor bien plus subtil, caché et souvent mal compris par le commun des mortels : les données (ou data dans sa traduction Sheakespirienne).
Avant d’aller plus loin et de chercher à comprendre pourquoi ces données et leur utilisation est aujourd’hui une arme si puissante pour ces entreprises, retournons quelques années en arrière et intéressons-nous au rachat de l’application de messagerie instantanée WhatsApp par Facebook en 2014.

Dans article paru dans le journal LeMonde en 2014², on y apprend, au moment du rachat, que WhatsApp emploie une cinquantaine de personnes, « n’a ni service marketing, ni service de presse, ni de pôle dédié à la monétisation de l’audience ou la publicité et un chiffre d’affaires estimé à une vingtaine de millions de dollars l’année précédente ». Pourtant, cette même année, Facebook entérine le plus gros rachat de son histoire en déboursant pas moins de 19 milliards de dollars ( en cash pour quatre milliards, en actions pour le reste) ! La raison qui explique ce montant pour le moins stratosphérique ? Les données

La nouvelle ruée vers l’or

En 2014, WhatsApp fournissait son service à près de 450 millions d’utilisateurs. Ces derniers échangeaient près de 10 milliards de messages par jour et environ 500 millions de photos par tranche de 24 heures.
Cela représente environ 40 dollars par utilisateur.

Un tel investissement est possible car ces données vont ensuite circuler et être revendues aux millions d’entreprises dont le but est de cibler le plus précisément la cible clientèle qui correspond à leurs offres et ainsi optimiser leurs ventes.
Cela explique pourquoi une bonne partie des réseaux sociaux se font racheter par les GAFA (on peut parfois rajouter Microsoft) depuis quelques années pour des montants faramineux³.
Les nombres d’utilisateurs du web et des terminaux mobiles ne cesse d’augmenter d’année en année ( quatre milliards internautes, 90 % d’entre eux y accèdent depuis un mobile), par conséquent le nombre des données potentiellement revendables augmente à la même vitesse.

Ainsi tout ce que vous partagez, nom, prénom, adresse, mail, le nom de votre chat, les photos que vous publiez, les recherches que vous effectuez sur des sites de vente ; toutes ces données remplissent votre profil.
Et, qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, votre profil, tout ou partie, correspondra forcément à la cible d’une entreprise (ou d’un millier). Et cette entreprise sera prête à débourser le montant nécessaire pour pouvoir accéder à ces informations.

La toute-puissance ?

Et elle là, la puissance. Plus les GAFA collectent des données, plus elles sont en capacité de fournir des données précises et pertinantes.

Ces nouveaux propriétaires miniers 2.0 connaissent tout sur nous, dans les moindres détails, nous sommes leur or. D’aucun disent qu’ils seraient même capables d’influencer nos modes de consommation en devançant nos besoins.
Nous sommes donc, au moins en partie, responsables de l’hégémonie des GAFA en acceptant, souvent inconsciemment, de fournir toutes ces informations sur nos vies. En mai dernier est sortie la nouvelle loi européenne sur la protection des données (le RGPD) et celle-ci va grandement limiter et restreindre cette collecte de data. Allons-nous assister à la déchéance de l’empire GAFA ?